Je suis toujours curieux quand un nouveau restaurant ouvre sur le littoral Provençal, tout près de chez moi. On ne s’attend pas de voir un projet ambitieux se concrétiser sur la Plage de Bonnegrace à Six Fours les Plages [1]. L’aspect extérieur et le nom du Moom Restaurant (56 promenade Charles de Gaulle – Six Fours les Plages, 04 94 07 16 54) invitent à approfondir. Moom : qu’est-ce que ce palyndrome peut vouloir dire ? Une recherche rapide : est-ce le mot Thaï “moom” (มุม) qui veut dire “coin” – un coin d’orient à Brutal Beach ?
L’architecture du cabinet Architec de Michael Shorm est intéressante, en bois et béton, avec des larges baies vitrées et une grande terrasse donnant sur cette magnifique Baie de Sanary. On a presque envie d’y vivre… Une cuisine ouverte émanant des senteurs d’épices orientales, des cuisiniers en tenue noire, un comptoir à l’ambiance « hip and happening», le lieu est attractif, je l’imagine en été avec les vitres ouvertes sur la terrasse avec des parasols, un peu pour oublier le Mistral glacial qui souffle ce soir dans ce « spot » bien connu des véliplanchistes… La salle est pleine, heureusement que nous avons pensé de réserver notre table pour quatre. Sous le plafond assez bas du côté de la terrasse, la salle est un peu bruyante, mais on s’y habitue.
Nous commandons en entrée un excellent assortiment de maki californiens et sushi, bien faits et beaux à voir, servis avec wasabi, gingembre confit et sauce au soja. Un excellent début.
La carte des vins offre quelques bons choix, c’est rassurant, pour notre région on peut presque dire qu’elle est intéressante. Je commande un Riesling de Kuentz-Bas – un gewurztraminer s’adapterait mieux aux épices, mais ça ira presque aussi bien.
En plat principal, on peu opter pour viande ou poisson, mais le vin blanc nous fait pencher vers la mer. Nos amis Nathalie et Olivier essayent la dorade avec risotto, ratatouille et une galette de fruits secs, et le loup avec crumble de chorizo, tous deux excellents. Mon choix est peut-être le moins réussi, « lotte caramélisée » m’avait fait imaginer des médaillons cuits à feu bien chaud ; c’était plutôt des filets de lotte dans une sauce trop sucrée. J’avoue que j’ai une aversion pour le poisson en sauce, sauf rares exception un bon poisson n’y gagne rien. Le risotto est assez bon, mais il est fait avec de la crème, ingrédient totalement superflu dans cette préparation qui devient naturellement crémeuse grâce à l’amylopectine présente sur la surface des riz traditionnels italiens, tous de la sous-espèce japonica. D’ailleurs, le risotto réussit aussi bien avec du Carnaroli ou du Vialone, qu’avec du Koshihikari ou du Hitomibore ; je remarque la présence sur la carte d’un risotto di shiitake, recette que je pratique depuis deux ans sur le modèle du risotto di porcini, et que j’espère un jour goûter chez Moom, sans crème bien sur !
En dessert, Catherine prend une délicieuse et abondante crème de chocolat avec mousse de chantilly à l’orange. Mon café gourmand est assez bon, le coulant au chocolat fond en bouche, le macaron (le mien, au citron) est excellent ; mais la crème brulée est perfectible, le sucre a été brulé trop violemment, sous une mince couche bien trop foncée il est encore en cristaux, et la crème est restée froide.
Le thon est un peu trop présent, mais c’est la mode, l’effet à retardement des trends californiens des années 90, comme le balsamique. J’aime la cuisine multiculturelle et les influences orientales, mais c’est une cuisine difficile et rarement réussie. Chez Moom, quelques petits ajustements suffiraient pour donner un résultat excellent. La cuisine de Moom est encore en période de rodage, j’ose espérer que pour l’été ces métissages culinaires seront faits avec un peu plus de précision et de culture.
Je reste donc optimiste. Le service est aimable et l’ambiance est bonne, on a envie de revenir plus souvent, pour partager quelques unes de ces excellentes entrées nippon-califor-méditerranéennes, tout en regardant les planches à voile s’envoler au dessus des vagues.
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[1] Les bons coins sont rares par ici. Je m’attendais beaucoup d’une nouvelle adresse visitée il y a quelques semaines à Sanary, juste de l’autre côté de la Reppe. Culinairement décevante dans un cadre très kitsch, service froid et surtout une carte des vins ennuyeuse, difficile à comprendre compte tenu de l’excellent bar à vins mitoyen.
Salut a tous,
après avoir lu cette définition du restaurant MooM , j’ai envie de dire la satisfaction que j’ai eu a diner dans ce restaurant ou tout était a la perfection aussi bien le service que la qualité de la cuisine qui est impeccable.
Le risotto était excellent ainsi que le dessert a la mangue.
J’y retourne ce weekend avec grand plaisir pour y gouter le bÅ“uf façon rossini.
Bonne dégustation.
en quelques mots!! délicieux, accueillant chaleureux et la cuisine une tuerie surtout le thon !! allez y !!!
patricia